L'autre jour à la fnac je me suis pris pour une poignée d'euros Rage dont j'avais reçu de bons échos contre quelques mauvais. Curieux depuis un certain temps de savoir ce qu'avait dans le ventre ce FPS issu du fruit du travail des créateurs de Doom et Quake, je me suis dis que l'occasion était venue de l'acquérir. Je savais relativement peu de choses à son sujet quand je l'ai acheté. Les seules informations que je possédais étaient que l'univers du titre prenait place dans un monde post-apocalyptique et que la fin du jeu avait été très critiquée. Autant dire que je me suis jeté dans l'inconnu donc. Cette semaine, je l'ai terminé au bout de dix heures à peine avec de nouvelles certitudes. Premièrement, je sais maintenant pourquoi la fin a été autant blâmée. Deuxièmement, je me demande bien pourquoi il n'y a que la fin qui soit désapprouvée, et pas le début ou encore l'aventure en elle même. Car croyez-moi, il y a de quoi.
En 2029, un immense astéroïde baptisé Apophis menace de s'écraser sur notre belle planète Terre. Toutes les tentatives pour éviter la catastrophe ayant échouées, les instances internationales mettent alors sur pied un plan de seconde chance : le projet Arche. Celui-ci consiste à l'enfouissement dans les entrailles de la planète de capsules au sein desquelles sont cryogénisés des êtres humains avec tout le nécéssaire pour survivre. Néanmoins, face à l'urgence et manquant de moyens, le nombre d'arches est limité et seuls quelques chanceux ont le privilège d'y être admis.
Un peu plus d'un siècle s'est écoulé quand votre arche vous sort de votre sommeil suite à un problème technique. Unique survivant de cette capsule, vous titubez jusqu'à la sortie pour découvrir un paysage dévasté où des vestiges de votre civilisation émergent de la terre, à moitié détruits, telle une végétation métallique ayant pour faune des mutants incroyablement repoussants qui crapahutent comme des singes, et des êtres humains parmi lesquels ceux qui ne vous tireront pas dessus à vue sont rares. Le décor est planté : bienvenue dans le Wasteland !
Dès les premières secondes du jeu, lorsque l'on sort en titubant de l'arche et que le soleil nous ébloui, j'ai cru me tenir devant Fallout 3. Chose qui n'est pas vraiment de bonne augure, étant donné que j'ai laissé tomber ce dernier au bout de deux heures de jeu à peine, lassé comme jamais. Cependant, il n'est pas rare de dire que les premières impressions sont souvent trompeuses. Et après tout, je n'allais pas abandonner un jeu seulement sous prétexte qu'il m'avait fait penser à Fallout 3. Je décidais donc d'oublier cette pensée et continuais la campagne.
Après une première altercation face à deux bandits à la mine patibulaire, vous rencontrez votre premier allié. Sur le moment, vous pensez qu'il est un phare dans la nuit de votre ignorance, tant les questions comme "C'est qui/quoi c'est mystérieuse 'Autorité' qui semble avoir instauré un pouvoir dictatorial ?" ou "Pourquoi on veut me kidnapper sitôt réveillé ?" se bousculent dans votre tête. Mais non, votre sauveur vous laisse dans l'incompréhension la plus totale et vous envoie à droite et à gauche pour effectuer des missions dont personnes ne veut. Drôle de façon de traiter ses invités non ?
Après un tel impact, c'est logique que le paysage soit aussi chaotique. Ce qui est illogique, c'est que le scénario le soit aussi.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le scénario ressemble étonnamment au paysage environnant. A savoir terne, lassant, désordonné et très décousu. L'aventure prend du temps à se mettre en place. Dès le départ, vous êtes envoyés ici et là pour plomber des bandits et des mutants à tout va, sans trop savoir pourquoi, ni comment les choses ont pu autant dégénérer. Vous êtes lâchés dans un monde à la fois hostile et original, mais sans nulle indication ou information. Tout ce que vous devez savoir, c'est appuyer sur la gâchette de l'arme qui vous est fournie. Point barre. Le reste, aux oubliettes. Pendant près de deux heures de jeu, vous êtes réduit à faire d'incessants allers-retours à bord de votre buggy sur une parcelle de terrain équivalent à 2km2 à tout casser. Un début laborieux donc, et malheureusement, cela ne s'arrange pas beaucoup plus par la suite.
Passé le cap du petit campement au début du jeu, vous débarquez enfin finalement dans une ville. Ici, votre terrain de jeu s'agrandit considérablement, même s'il n'est toujours pas vraiment folichon. Hélas, la même routine s'installe. Vous partez botter l'arrière train aux bandits et aux mutants inlassablement, sans discontinuer. Puis, un beau matin, vous entrez dans la resistance. Là, vous vous dîtes que cela peut devenir un tantinet plus intéréssant, que certaines réponses vont être apportées et que les choses sérieuses commencent ! Cependant, vous déchantez très vite en vous rendant compte que seuls les ennemis ont changé. Les bandits & cie ont laissé la place aux soldats de l'Autorité. Légèrement plus coriaces, mais pas trop hein, parce que faudrait pas non plus énerver le joueur en le sortant de son train-train quotidien de mec congelé du passé invincible qui fait mordre la poussière à quiconque lui pointe une arme dessus. Ainsi, encore et toujours, vous multipliez les missions creuses et insipides, avec parfois une part d'information à la clé. La fin quant à elle arrive comme un cheveu sur la soupe, totalement inattendue et laissant un goût désagréable dans la bouche.
Quel est le point commun entre un mutant et un soldat de l'Autorité ? Aucun des deux n'offre de grande résistance et de challenge.
Le gameplay quant à lui sauve un petit peu la mise. Il vous est possible de créer une multitude d'objets, allant du bandage tout bête au carreau d'arbalète, tout en passant par une tourelle d'attaque diablement efficace. Construire des objets est donc simple, bien pensé et intéréssant. Toutefois, avant toute chose, il vous faut posséder les plans de construction. Et ces derniers ne s'acquièrent que lors d'une transaction ou d'une fouille des cadavres de vos ennemis. Ainsi, après chaque escarmouche, procéder à une fouille en règle de la pièce et des corps encore tout frais de ceux qui, quelques instants plus tôt, tentaient de vous abattre, est nécéssaire si vous désirer étoffer votre arsenal. Celui-ci est d'ailleurs plutôt honnête, même si les armes mises à votre disposition n'ont rien de transcendantes et se révèlent être somme toute relativement classique, certains affrontements au fusil à pompe ou à l'arbalète (pour ne citer qu'eux) ont de quoi ravir. Malencontreusement, ces moments sont beaucoup trop rares.
Autre point du gameplay : la conduite. Pour vous déplacer dans le Wasteland, vous avez besoin d'un véhicule. Buggy, quad, cuprino,...la liste n'est pas longue mais a le mérite d'être plutôt variée en fonction de ce que vous recherchez. Bien évidemment, étant donné que les bandits rôdent partout tels des vautours assoiffés de sang, armes et systèmes de défenses en tout genre vous sont indispensables si vous ne souhaitez pas avoir recours à la dépanneuse. Ainsi, mitraillettes, roquettes tête chercheuse, mines, boucliers, canon à énergie, turbo, et moult autres moyens de rouler en toute quiétude vous sont proposés. Les petites course-poursuites apportent régulièrement un vent de fraicheur et représentent de vrais moments de plaisirs. Mais ce type d'équipements ne se monnaye que contre des certificats de course. Or, vous récoltez ces derniers en détruisant pour le barman du coin des voitures ennemies, ou en participant aux courses locales. Parmi elles, vous avez le choix entre des conte la montre, des courses-roquettes (tout est dans le nom) ou encore des capture de position, où le premier à avoir passé un certain nombre de points de contrôle gagne. Autant vous prévenir tout de suite, toutes ces courses ne représentent aucune grande concurrence et s'avèrent être particulièrement rébarbatives au bout de quelques unes.
Sécuriser les routes en détruisant des véhicules bandits et remporter des courses vous permettent de gagner de l'argent et des certificats de courses.
Au final, Rage n'a pas grand chose pour lui. Un scénario éventé, voire quasi-inexistant, des affrontements dénués de défi, des graphismes pas très resplendissants, et un multi-joueur anecdotique sont les quatre piliers branlants qui soutiennent le titre. Le potentiel certain du jeu n'a hélas pas été exploité par l'équipe d'Id Software, à notre grand désarroi. Ainsi, Rage est un FPS médiocre avec une fin honteuse, laissant dans la bouche un arrière goût très prononcé de déception et de bâclage. Dommage.
Je suis content de ne pas l'avoir payé très cher, car sinon je l'aurais franchement regretté ! :)
Tiens ça doit être le premier test ou je te vois moins convaincu que moi pour un jeu.
RépondreSupprimerOui Rage n'a pas de scénario ni d'héros travaillé, dure chute après un Max Payne (en même temps venant des mecs qui ont fait Doom et Quake fallait s'y attendre..).
J l'avais pas trouvé si moche, même plutôt joli pour peu qu'on ne zoomait pas avec un gameplay percutant. Et en bonus ses missions en coop locale pour une durée de vie honnête, après c'est sur autour y'a rien.
Comme quoi, y'a un début à tout :p.
SupprimerBien vu, c'est clair qu'après un Max Payne 3, ça fait bizarre. Très bizarre même. Et c'est loin d'être agréable. Mais quand bien même, je pense que dans tous les cas ma réaction aurait été la même :).
Pour les graphismes par contre, quand tu vois les immeubles, le sol, les rochers, les mutants, etc, c'est pas franchement réussi selon moi. C'est plat, rigide, et y'a pas mal de mauvaises textures. Les véhicules par contre sont biens réussis, je dois l'admettre :).
En tout cas, j'ai bien été content de le finir parce que la lassitude commençait à m'envahir avec le gameplay répétitif qu'offre le jeu.
Bon bah en plus de ton avis, ce n'est pas le jeu que j'aurai ôté d'un rayon :D
RépondreSupprimerMais sinon, aux vues des images je n'aurai pas cru qu'il n'était pas joli.
Bah t'as bien raison :p.
SupprimerEn fait, je viens de me rendre compte que les images que j'ai mise ne sont pas "in game" donc c'est pas vraiment représentatif. Mais honnêtement, le décors et les personnages sont rarement réussi ;).
Je vous crois :D
SupprimerPS: je précise que c'est une réplique de serie et non que je te parle avec respect. Non pas que je ne te respect pas lol
RépondreSupprimerHaha j'avais compris que tu faisais référence à quelque chose t'inquiètes pas, tu vas non plus me vouvoyer :P. C'est dans quelle série au fait ?
RépondreSupprimerWouais surtout que je suis ton ainée lol.
RépondreSupprimerC'est dans Le coeur a ses raisons, dans l'épisode du scrabble. C'est une série parodie qui me fait mourir de rire.
Bah ouais, raison de plus hein :p.
SupprimerOk, je connais de nom mais j'ai jamais regardé.
Perso j'ai bien aimé RAGE, vraiment mais comme toi, j'ai gueulé sur divers défauts. d'ailleurs pour ça j'ai eu de sacrés retours de flammes alors que je ne faisais qu'exposer la vérité ! même si on n'est pas d'accords sur tout (notamment j'ai apprécié la patate des combats) on est d'accord sur un multi minable, une fin minable, un joli décor mais figé, un scénario qui se fout ouvertement de notre gueule... ce n'est pas parce que c'est un jeu id Software, qu'il de suite lui coller les meilleures notes. quand tu vois des pros lui mettre 18 ou 19/20 mais bon sang, c'est immérité !! après moi perso, je l'ai apprécié. il a pris 16/20 ce qui me semble plus honnête. mais pour toi visiblement, l'expérience a été mauvaise... ça arrive :)
RépondreSupprimerJe suis entièrement d'accord avec ton commentaire (sauf pour le 16/20 :p). Quand je vois que jv.com lui donne 18, j'hallucine, je m'esclaffe, je m'insurge, je me révolte, je m'indigne. Honnêtement, je lui aurais plutôt mis un 13, voire 12. Parce que certaines choses sont impardonnables selon moi, et comme tu dis, la réputation d'id software ne suffit pas à dérouler le tapis rouge pour ce jeu bâclé.
SupprimerL'expérience a été mauvaise oui :p. La dernière fois qu'un jeu m'a autant énervé, c'était pour Dead Island je crois bien :).