jeudi 19 juillet 2012

[Coups de coeur] The Killing, une série pas comme les autres

Il y a des séries qui vous empoignent, qui vous font voyager et qui ne vous laisse pas indifférent. Leur force est tellement puissante que vous devenez vite dépendant, dévorant chaque instant avec une furieuse volonté de connaître la fin. Néanmoins, cette volonté est teintée bien souvent d'une crainte que cela ne se termine trop vite. Torrents d'émotions et océan d'obsession sont ce qui découlent de ces séries, malheureusement trop peu nombreuses. The Killing, avec son atmosphère si particulière, en fait partie. Sombre. Pluvieuse. Profonde. Un de mes plus grands coups de coeur en terme de séries, rivalisant même avec ce bon vieux Dexter et Homeland, que j'aimerais vous faire découvrir aujourd'hui. Croyez-moi, elle vaut le détour.


Synopsis : A Seattle, sur fond de campagne électorale, les inspecteurs Sarah Linden et Stephen Holder enquêtent sur le meurtre d'une adolescente, Rosie Larsen. Son corps a été découvert mutilé dans le coffre d'une voiture de campagne de Darren Richmond, conseiller municipal et candidat face au maire sortant. Peu à peu, le duo atypique cernent la personnalité de Rosie tandis que les masques tombent parmi ses proches.

Jeudi dernier, je partais pour cinq jours chez de la famille. Le trajet n'étant pas court, il me fallait quelque chose en plus de mes bouquins pour passer le temps. Il me fallait une série. C'est ainsi que je suis tombé par hasard sur The Killing. Après avoir lu le synopsis, je me suis pris la première saison, sans vraiment savoir précisément dans quoi je mettais les pieds mais de toute façon, même si je n'accrochais que moyennement, elle me ferait au moins passer le temps. Jeudi matin, aux alentours de 9h30, après déjà 1h de trajet, je me suis lancé dedans. Jeudi matin, j'ai commencé une série captivante, unique et qui frappe fort, très fort. Jeudi matin j'ai commencé The Killing, une série que je ne risque pas d'oublier de si tôt, je vous l'assure.

Le première saison s'ouvre sur un double épisode. Dès le départ, le décor est planté. Une Seattle grise, terne, plongée dans un automne où la pluie est omniprésente, tantôt par averses diluviennes, tantôt par bruines semblant pétrifier l'air. Oppressante. Morose. Dramatique. L'ambiance qui enveloppe la série est comme un cocon. Dure, mais d'une incroyable finesse, renfermant un papillon d'une beauté aussi renversante que tragique. Ce dernier représente ainsi le scénario, avec ses dialogues, ses protagonistes et ses mises en scènes très réussies. L'enquête que mènent Sarah Linden, flic sur le départ mais qui se résigne à rester jusqu'à ce que le coupable soit appréhendé, et Stephen Holder, son remplaçant, est riche en révélations, action et scènes où les deux personnages, diamétralement différents, se rapprochent l'un de l'autre. Au fil des épisodes, les deux inspecteurs vont peu à peu cerner la personnalité de Rosie tandis qu'ils apprennent à mieux se connaître eux-mêmes. Ce qu'ils veulent, réfléchir sur leur propre vie, leur raison d'être.

     
Sarah Linden et Stephen Holder, interprétés respectivement avec brio par Mireille Enos et Joel Kinnaman.

Parallèlement, nous suivons également le triste quotidien de la famille Larsen, accablée par le chagrin et le désespoir. Au fur et à mesure, cette famille va devoir encaisser les retombées médiatiques du drame. D'autant plus qu'ils vont se rendre compte qu'ils ne connaissaient pas si bien que ça leur chère "baby girl". Plusieurs instants, dénués de paroles, sont chargés en émotions, et le brillant jeu des acteurs nous émeut à maintes reprises. 

Enfin, dernière strate de l'ensemble : l'élection municipale. A partir du moment où la victime va être retrouvée dans le coffre d'une des voitures de la campagne de Darren Richmond, candidat opposé au maire sortant, lui et son cercle de collaborateurs vont être liés à ce sinistre meurtre, pouvant mettre en péril son élection. Ainsi, loin d'être un cas isolé, le meurtre de Rosie Larsen va accaparé l'attention de la ville entière pendant de nombreux jours. De fil en aiguille, de suspects en suspects, la première saison se termine sur un cliffangher aussi surprenant que magistral, ne donnant qu'une envie au spectateur : découvrir au plus vite la suite dans la deuxième saison. 

Riches en moments intenses, The Killing est loin d'être linéaire et monotone. Bien au contraire, le rythme est soutenu tout au long de la saison. Aucun temps mort n'est à déclarer, les évènements s'enchaînent facilement et logiquement. Une chose est sûre : les scénaristes aiment jouer avec le spectateur en le faisant douter à moult reprises. Avec The Killing, nous sommes bien loin d'une série policière ordinaire où les enquêtes sont résolues en un épisode. Ici, c'est progressif, long, réaliste. Plus on avance dans la série, mieux on cerne les différents protagonistes. On finit par les connaître, devinant parfois à l'avance certaines de leurs réactions. The Killing bénéficie d'une grande profondeur.

    
Broyant du noir, la mère de Rosie Larsen est tourmentée. Darren Richmond quant à lui tente de ne pas perdre l'élection, tout en restant intègre face à ces évènements.

Si je devais décrire The Killing en quelques phrases ce serait : Voilà une série pas comme les autres, qui vous prend à la gorge, sans prévenir, et qui ne vous laisse aucun répit jusqu'à la fin. Prenante, happante, transcendante, cette série est une fleur magnifique aux racines sombres et pluvieuses. Dirigée d'une main de maître, extrêmement bien ficelée, l'intrigue ne souffre d'aucun temps mort. Le jeu des acteurs est efficace. Cette tragédie les change tous progressivement et leurs émotions sont palpables, tout comme la tension quasi omniprésente. Au final, The Killing est un immense coup de coeur. Un coup de coeur comme je n'en vois que trop rarement. J'espère donc vous avoir donné envie de découvrir cette série par vous même, qui, croyez-moi, vaut largement le détour !


7 commentaires:

  1. Ok, bah je le met sur ma liste ;-)

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    1. Cool, si j'ai réussi à te convaincre, alors je suis ravi ! Tu verras, c'est vraiment une bonne série ;).

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  2. Sa me fait penser un peu a Twin peak. Mais pourquoi pas, ça à l'air intéressant.

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    1. Je ne connais pas Twin Peak, du coup j'ai regardé le synopsis sur internet et effectivement tu as raison ça y ressemble un peu. Oui, intéressant est le mot car on est très vite captivé, crois moi ;).

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  3. Vraiment pas le temps pour les séries en ce moment, mais je rajoute à la liste, comme ça d'ici là y'aura plus d'épisodes à engloutir (j'aime pas rester sur un à suivre)

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    1. atticusss > Je te comprends aisément, moi même je crains déjà la fin de la deuxième saison qui arrive très vite (il ne me reste déjà plus que 5 épisodes sur 12) et je sens que l'attente va être dure et longue... En tout cas, tant mieux si tu la rajoutes à ta liste, car je pense que tu aimeras ;).

      Karma > Je profite que tu sois là pour te dire que je reviens tout juste de la séance de Spider Man que je suis allé voir avec des potes en mode "mi-figue mi-raisin" mais j'en suis ressorti "raisin" (ouais, je déteste la figue :p). J'ai plutôt bien aimé, et je dois dire que j'ai été agréablement surpris :).

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