samedi 7 juillet 2012

[Lecture] Jean-Christophe Grangé, un écrivain de génie

Il y a deux ou trois mois, ma cousine m'a prêté deux thrillers (genre que j'affectionne tout particulièrement) de Jean-Christophe Grangé, écrivain français je ne connaissais absolument pas. Cependant, j'ai découvert par la suite qu'il était l'auteur des Rivières Pourpres, du Concile de Pierre ou encore de L'empire des loups, livres ayant bénéficié chacun d'une adaptation cinématographique que je ne connaissais que de nom mais dont j'avais entendu de bons échos. Après avoir délaissé quelques semaines ces deux livres sur ma table de chevet, j'ai décidé un soir d'en commencer un. C'est ainsi que j'ai choisi par hasard Le serment des limbes et que j'ai découvert un auteur brillant, doué d'une imagination débordante, d'un style d'écriture unique et savant jouer avec son lecteur jusqu'au dernier chapitre. Le premier livre m'ayant tellement plu, j'ai embrayé directement avec le second, La forêt des mânes. Toujours la même profondeur. Toujours la même magie. Toujours la même force d'écriture. 


Jean-Christophe Grangé est un auteur talentueux. C'est indéniable. Et cela, on s'en rend compte au moment même où l'on ouvre un de ses livres. En toute honnêteté, je suis rentré dans l'histoire de ces deux ouvrages dès leur première phrase. Lecteur assidu depuis longtemps, je peux vous assurer que ce phénomène ne m'est arrivé qu'en de très rares occasions. Les deux intrigues que j'ai pu lire pour l'instant de cet écrivain sont savamment ficelées et intelligentes. Abordant des thèmes comme la religion, l'évolution des moeurs dans notre société, les EMI, le cannibalisme ou encore la socialisation primaire puis secondaire effectuée chez l'enfant, Jean-Christophe Grangé propose à ses lecteurs des oeuvres jouissant chacune d'une grande profondeur, aussi bien dans le contexte que dans le contenu. Chaque livre propose un univers unique, auquel on s'adapte sans nulle difficulté, et qui nous happe sans efforts de la première à la dernière ligne. On y entre avec une étonnante facilité, mais on en sort difficilement avec un arrière-goût de manque tant le désir d'y rester est fort.

Un autre point qui démontre la force de l'auteur : la diversité. La diversité des protagonistes, des lieux, des intrigues, du cadre spatio-temporel et des émotions. Lorsqu'on lit deux romans d'affilées d'un même auteur, coup sur coup, il arrive que le deuxième lasse et qu'il se retrouve délaissé sur la table de chevet à prendre la poussière. La faute au style d'écriture, à certains détails qui nous insufflent une impression de déjà vu, de répétition. Personnellement, cela m'est déjà arrivé avec Maxime Chattam. Or, je n'ai en aucun cas ressenti cela avec Jean-Christophe Grangé. Tout simplement car sa façon d'écrire est mouvante. Bien sûr, certains mécanismes telles que les phrases minimalistes se résumant à un seul mot sont présents dans les deux livres et aident à caractériser l'auteur, mais d'autres changent d'un roman à l'autre. Cette capacité nous donne alors l'impression d'une pluralité dans la façon d'écrire qui n'est pas désagréable, permettant au contraire aux différents ouvrages ne pas souffrir d'une quelconque redondance.

Synopsis : Quand Mathieu Durey, flic à la brigade criminelle de Paris apprend que Luc, son meilleur ami, flic lui aussi, a tenté de se suicider, il n'a de cesse de comprendre ce geste. Il découvre que Luc travaillait en secret sur une série de meurtres aux quatre coins de l'Europe dont les auteurs orchestrent la décomposition des corps des victimes et s'appuient sur la symbolique satanique. Les meurtriers ont un point en commun : ils ont tous, des années plus tôt, frôlé la mort et vécu une «Near Death Experience». Peu à peu, une vérité stupéfiante se révèle : ces tueurs sont des «miraculés du Diable» et agissent pour lui. Mathieu saura-t-il préserver sa vie, ses choix, dans cette enquête qui le confronte à la réalité du Diable ?
Premier roman de Grangé que j'ai lu. Première claque de Grangé que j'ai reçu. A l'instar de Maxime Chattam, Grangé n'épargne pas les détails morbides et nous livre moult descriptions détaillées des cadavres que Mathieu Durey rencontre au gré de son enquête. Immersion d'une facilité déconcertante, identification au flic très catholique, fumeur et au passé tumultueux automatique et narration rythmée ponctuée de retournements de situations pas toujours convenus sont les trois critères qui font la force de livre. Avec un mysticisme très marqué et des allusions au Malin qui sont légion, Grangé cogne fort, très fort. Le livre est par ailleurs très documenté, ce qui ne fait qu'agrandir la profondeur de l'oeuvre et on voyage beaucoup. De Paris à la france profonde, on passe à Rome, le Vatican ou encore l'Afrique. Le serment des limbes est un polar parfaitement réussi dont l'on a du mal à décrocher.

Synopsis : Jeanne Korowa, juge d’instruction au TGI de Nanterre, soupçonne son petit ami, Thomas, de la tromper. Abusant de son autorité, elle place sur écoute le psychanalyste de Thomas pour écouter ses séances et connaître la vérité. Recevant chaque soir ces enregistrements, elle se prend au jeu et écoute les séances de tous les patients. Jusqu’à surprendre un mystérieux visiteur, à l’accent espagnol, dont le fils autiste subit de terribles crises, peut-être meurtrières. Jeanne ne va pas tarder à comprendre que ce fils est sans doute le tueur cannibale qui terrifie Paris et sur lequel enquête son voisin de bureau, François Taine. Malheureusement, elle ne peut parler de ses écoutes illégales à personne... Après la mort de Taine, Jeanne va prendre l’enquête en main, totalement hors-la-loi. L’aventure la mènera au Nicaragua, au Guatemala puis au fond des lagunes d’Argentine, sur la piste d’un traumatisme préhistorique qui pourrait révéler l’origine de la violence chez l’homme.
Commencé presque aussitôt après avoir refermé Le serment des limbes et fini il y a tout juste deux jours, La forêt des mânes fut ma seconde claque de la part de Grangé. Ici, c'est la psychanalyse qui fait office de clé de voûte du roman, avec notamment la mécanique du père de Freud. Jeanne Korowa et Mathieu Durey ont beau être diamétralement différents, ils ont un point commun : leur façon de vivre. Tous deux sont en quelques sortes "déconnectés" de la société et agissent selon leur intuition, leurs propres règles. Tous deux ont leurs propres traumatismes, leurs propres buts. Et c'est ainsi que passer de l'un à l'autre se fait sans anicroche. Encore une fois, l'auteur ne nous épargne pas les descriptions des scènes de crimes, ici particulièrement sauvages et violentes. Grangé joue avec son lecteur jusqu'au bout et rythme son ouvrage à l'aide de retournements de situations qui laissent bien souvent pantois et décontenancé. Encore une franche réussite, qui se lit avec intérêt.

Au final, Jean-Christophe Grangé est un écrivain à découvrir, à lire, et surtout, à apprécier. En deux livres seulement, il s'est octroyé une place de choix parmi mes auteurs de thrillers favoris. Talentueux, fin, subtil, érudit, Grangé est de ces romanciers qui nous tiennent en haleine et qui jouissent d'un formidable style d'écriture. Je n'ai qu'une hâte : lire d'autres ouvrages rédigés par lui et voir les adaptations cinématographiques de ses livres.
J'espère que cet article vous a plu et que l'envie de découvrir certains thrillers de Grangé vous est venue en le lisant. Si c'est le cas, alors j'en serai plus que ravi ! Et si vous le connaissiez déjà, j'attends avec impatience vos opinions le concernant.

6 commentaires:

  1. En lecture je suis un peu casse ovaires, j'aime que l'heroic fantasy/SF, trucs médiévaux. Donc je ne peux trop en dire.

    Par contre je viens dl L'empire des loups! Du coup je te dirais si j'ai aimé ^^

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    1. Si les thrillers sont mon genre favori, j'apprécie également la SF, les romans fantastiques ou aussi médiévaux comme Le clan des Otori ou bien tout simplement Game of Thrones :).

      Ah oui je veux bien ton avis tiens ! Je pensais me le faire sous peu et une opinion supplémentaire ne peut être que le bienvenue :D.

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  2. Bonsoir ^^
    J'ai regardé Le territoire des loups avec ma soeurette. Du coup on aimerait savoir si la fin est la meme que dans le livre? Mais bon, tu pourras rép que si tu l'as regardé.
    Ou alors tu m'envoies un mail pour me résumé la fin du livre car dans le film ca coupe brusquement sur le loup et lui.
    Merciiiii

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    1. Ah, désolé mais je n'ai pour l'instant ni lu, ni vu L'Empire des Loups :/. Je ne peux donc malheureusement répondre à ta question..Mais sinon, t'as aimé le film ou pas ? Il vaut le coup ? :)

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  3. Quoiiiii tu ne l'as pas lu! Comment oses tu?! lol
    J'ai aimé le film mais des fois c'est un peu gros.

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    1. Et non je ne l'ai pas encore lu ^^. Après les 2 livres de Grangé dont je parle dans cet article, j'ai commencé L'anneau de Moebius de Franck Thilliez (petite pause histoire de ne pas me lasser de l'auteur) puis je lirai les Rivières Pourpres et La ligne Noire, de nouveau de Grangé. Pour L'Empire des Loups, ce sera un peu plus tard du coup :).

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