dimanche 28 octobre 2012

[Film] Skyfall, un Bond de géant pour James


Après cinquante ans de bons et loyaux services rendus à sa majesté, James Bond en démord toujours autant. Si l'on aurait pu s'attendre à un essoufflement de la série dans cette 23è mission du plus célèbre agent secret britannique en raison de sa longévité, il n'en est rien. Avec un jeu d'acteur irréprochable, un scénario bien ficelé et un antagoniste exceptionnel, il est évident que l'agent double 0 n'en a pas fini avec le 7ème art. Le réalisateur Sam Mendes donne toutes les armes à Skyfall pour être le meilleur épisode de James Bond de ces dix dernières années, si ce n'est plus. Voyez pourquoi.
Skyfall ne déroge pas à la règle et commence sur les chapeaux de roues, à l'instar de bon nombre de ses prédécesseurs. Bond se trouve à Istanbul sur les traces d'un malfaiteur ayant dérobé un disque dur contenant les noms de tous les agents infiltrés de par le monde. A l'autre bout de l'oreillette, M fait les cent pas dans son bureau londonien  ne cessant de rappeler à Bond l'importance vitale de cette mission. S'en suit alors une course-poursuite rocambolesque comme il se doit, à l'issue de laquelle Bond est laissé pour mort par M. Plusieurs mois ont passé. Alors que 007 profite du fait d'être "mort", M doit répondre de ses actes et assiste, impuissante, à l'explosion de son bureau par un pirate informatique. Ne pouvant pas rester les bras croisés, James souhaite reprendre le service actif. Mais c'est sans compter sur les séquelles aussi bien psychologiques que physiques que lui ont laissé sa dernière mission. Inutile de dire que son sacrifice par M l'a ébranlé. Son enquête le mène jusqu'au responsable du vol du disque dur et de la destruction du MI6 : Raoul Silva, un ex-agent de M et trahit par cette dernière, ne désirant qu'une chose : se venge d'elle.

La force du film, ce qui fait de lui un des meilleurs épisodes de la saga, réside dans l'opposition Bond/Silva. Cet homme n'est autre que l'ombre de James Bond. Il incarne sa plus grande peur. Sa plus terrible hantise. Ex-agent de génie, Silva fut abandonné et vendu par M après une mission où il aurait fait trop de zèle. Ravagé par cette trahison, il ne vit désormais plus qu'en vue d'un seul but : tuer M et annihiler tout ce pour quoi elle a oeuvrée. D'un côté se trouve donc Bond, terrifié à l'idée de perdre son travail et M qu'il considère comme étant sa famille, et d'un autre, Silva, pétri de rancoeur et de ressentiments, détestant et rejetant cette même famille. Cet antagonisme va même plus loin avec 007 qui préfère les bonnes vieilles méthodes, en minimisant les gadgets, tandis que Silva, maîtrisant à la perfection l'informatique et les dernières technologies, accorde plus d'intérêt dans le "clic" d'une touche de clavier que dans celui d'une détente. Au final, chacun est l'inverse de l'autre. Face à face, ils observent en l'un et l'autre leur reflet contraire, dont M est le miroir. 
Cette brillante opposition repose qui plus est sur un jeu d'acteur de même facture. Nous y admirons donc un Daniel Craig n'ayant plus à faire ses preuves, la peau de James Bond lui allant définitivement comme un gant. Le rôle de l'agent laissé tombé par ses pairs, sombrant dans l'alcoolisme et tentant tant bien que mal de reprendre du service malgré les incidences de sa dernière mission sur son état de santé est comme qui dirait taillé pour lui. Cette énième résurrection de James Bond est de loin la meilleure. Face à lui se trouve Javier Bardem. Encore une fois, nous ne pouvons que nous incliner face à sa prestation, magistrale, il faut le reconnaître. Que ce soit en tueur sociopathe froid et brutal (No Country For Old Men) ou en ex-agent secret rongé par la vengeance, l'acteur sait revêtir moult personnalités avec brio et talent. A cela s'ajoute une M confrontée à ses fautes passées et acculée par le gouvernement britannique, une James Bond-girl envoûtante et une réalisation menée d'une main de maître. Tous les éléments pour faire de ce Skyfall un véritable joyau sont alors réunis, ne reste plus qu'à admirer le résultat.

Skyfall marque un certain renouveau pour la série. Une résurrection. Tel un phénix renaissant de ses cendres, James Bond n'en ressort que plus fort et plus accompli que jamais. Cinquante ans, c'est un beau chiffre. Un beau chiffre pour s'améliorer, changer quelques facettes, mais certainement pas pour prendre sa retraite. L'agent double 0, malgré ses déboires, ne s'essouffle en aucun cas et conserve son panache légendaire. C'est donc sans nulle difficulté que Skyfall se hisse sur le podium des meilleurs épisodes de la série. Mission accomplie.

dimanche 30 septembre 2012

[Test] Bouclez une enquête avec panache avec Red Johnson's chronicles : One Against All

Un peu plus d’un an après la première aventure de Red Johnson, les français de Lexis Numérique nous offrent un nouveau Point & Click alliant action et aventure mettant en scène l’audacieux détective privé. Recherché par toutes les âmes mauvaises de la ville en quête de la prime mise sur sa tête, il se voit dans l’obligation de rester incognito pendant un moment. Mais quand une affaire personnelle surgit soudainement, Red Johnson n’a d’autres choix que de reprendre du service.

La suite sur Gamatomic 

Un petit jeu sympathique, avec des énigmes intelligentes et parfois bien prises de tête. Mais ça fait réfléchir, et l'ambiance est unique en son genre, donc les pointes d'agacement sont vite oubliées.

Je reviendrai très vite après cette interruption d'un mois pour un nouvel article :).

jeudi 30 août 2012

[Lecture] Des lectures estivales de qualité

Alors que la rentrée approche à grands pas, il est temps pour moi de faire un bilan de mes lectures estivales, placées pour la plupart sous le signe du thriller. Au début du mois de julllet, je vous parlais de Jean-Christophe Grangé, auteur qui m'avait marqué par sa diversité d'écriture et ses héros décalés de la réalité. Avant de dévorer d'autres ouvrages de cet écrivain talentueux, ma cousine m'a recommandé de lire du Franck Thilliez, aussi spécialisé dans les thrillers. Ont suivi par la suite trois livres de Grangé et mon premier Stephen King. Au total, cinq livres ont ponctué mes vacances d'été. Et certains valent le détour, je peux vous l'assurer.

L'anneau de Moebius - Franck Thilliez
Synopsis : Pour sa première enquête, Victor Marchal aborde son métier de flic par sa face la plus noire : une ex-star du porno torturée, une mise en scène macabre, et une plongée dans le monde interlope des déviants sexuels et des monstres de la nature.Depuis toujours, Stéphane Kismet est, quant à lui, hanté par des images prémonitoires mais cette fois elles obéissent à une indéchiffrable et terrifiante logique. Dans ses rêves, Stéphane possède une arme, il est recherché par la police, une petite fille est morte… Les trajectoires de Victor et Stéphane vont se rejoindre. C'était écrit. L'un n'a encore rien vu, l'autre ignore qu'il sait déjà tout…
Que les choses soient clair dès le départ, L'anneau de Moebius est un thriller aussi glauque qu'intéressant. Si l'intrigue peut paraître un peu tirée par les cheveux pour certains, je la trouve au contraire originale et bien pensée. Les thèmes abordés, à savoir le destin et les maladies congénitales, sont traités avec brio. Le style d'écriture est fluide et riche. Personnellement, je suis rentré très vite dans l'histoire. Les péripéties de Stéphane et l'enquête de Victor nous tiennent en haleine tout au long des quelques 600 pages de l'ouvrage. Même si certains moments souffrent d'une baisse de régime, le rythme est plutôt soutenu et les chapitres s'enchaînent avec facilité, articulés autour d'une trame bien ficelée. 
Les personnalités des deux protagonistes principaux sont quant à elles bien approfondies. Stéphane, hanté par ses visions, mène une vie chaotique. Plusieurs accidents ont marqué sa vie, et ce n'est que maintenant qu'il en comprend la signification, comme s'il se réveillait d"un long sommeil. Victor de son côté, tente tant bien que mal d'allier sa nouvelle vie de flic à son devoir de futur père, non sans mal. Sa vie de couple sur le déclin, il se dévoue pourtant corps et âme à cette enquête car il sent qu'un lien entre Stéphane et lui existe. Un lien intrinsèque. Un bon livre en somme, qui m'a donné envie d'en découvrir d'autres du même écrivain.

Les Rivières pourpres - Jean-Christophe Grangé

Synopsis : Le commissaire parisien Pierre Niémans est envoyé à Guernon, ville des Alpes françaises, suite à un meurtre dont la victime a été placée dans une mise en scène particulièrement macabre. À des centaines de kilomètres de là, le lieutenant Karim Abdouf est envoyé dans un cimetière où une tombe d'enfant a été profanée. Ces deux enquêtes à première vue bien distinctes ne le sont pas.

Derrière ce synopsis vague et imprécis se cache un des meilleurs thrillers qu'il m'ait été permis de lire. L'ambiance est plantée dès les premières pages. Violente. Brutale. Et d'une fugacité extrême. L'action tient en effet en un peu plus de 24 heures à peine. Un laps de temps court, pour une enquête menée à tambour battant, où chaque révélations s'insèrent avec logique tels des rouages jusqu'à former au final un engrenage complexe et bien huilé. Un rythme soutenu, ne souffrant d'aucune baisse de régime, auquel s'ajoute une intrigue originale et bien ficelée. Un cocktail explosif donc, dont l'ingrédient secret n'est autre que les deux personnages principaux. D'un côté, Pierre Niémans. Un vieux de la vieille si je puis dire, aux méthodes musclées et extrêmes, doté d'une capacité hors du commun pour résoudre des affaires macabres. De l'autre, Karim Abdouf. Un beur aux dreadlocks venant des cités, ayant volé des voitures lors de sa jeunesse, et devenu flic pour incarner l'autorité qu'il n'a presque jamais connu étant enfant. A cela s'ajoute un instinct unique qui le pousse à toujours aller jusqu'au bout des choses. A enfoncer chaque jalons. Deux personnalités taillées avec soin par l'auteur, faisant que l'on s'y attache irrémédiablement dès leur présentation. C'est en lisant Les Rivières pourpres que l'on prend réellement conscience de l'énorme talent de Jean-Christophe Grangé. C'est toujours un piège d'ouvrir un de ses livres. On a beau pouvoir s'attendre à tout, on est toujours surpris. Mon Grangé préféré pour l'instant.

Peu après d'avoir fini de le lire, j'ai regardé son adaptation cinématographique. Je vous la déconseille vivement. Ce n'est qu'une succession de raccourcis et de divergences honteux. D'autant plus que le scénario perd de sa profondeur et de son ingéniosité. Toute la force de l'oeuvre passe à la trappe. Enfin, comprendre le film sans avoir lu le livre n'est pas chose aisée. Franchement, c'est une des pires adaptations cinématographiques que j'ai jamais vu.


Le vol des cigognes - Jean-Christophe Grangé

Synopsis : Un ornithologue suisse est trouvé mort d'une crise cardiaque... dans un nid de cigognes. Malgré cette disparition, Louis Antioche, l'étudiant qu'il avait engagé, décide d'assumer seul la mission prévue : suivre la migration des cigognes jusqu'en Afrique, afin le découvrir pourquoi nombre d'entre elles ont disparu durant la saison précédente...
Parmi les Tsiganes de Bulgarie, dans les territoire occupés par Israël, puis en Afrique, Louis court d'énigme en énigme et d'horreur en horreur : observateurs d'oiseaux massacrés, cadavres d'enfants mutilés dans un laboratoire... Les souvenirs confus de son propre passé - ses mains portent des cicatrices de brûlures depuis un mystérieux accident - se mêlent bientôt à l'enquête. Et c'est au coeur de l'Inde, à Calcutta, que surgira l'effroyable vérité...

Premier roman de Jean-Christophe Grangé, Le vol des cigognes est un thriller captivant. Un véritable coup de maître. Néanmoins, rien n'est tout blanc tout noir car pour la première fois que je lis du Grangé, j'ai mis du temps à rentrer dans l'histoire. A peu près 80 pages, ce qui n'est pas rien. Passé ce cap, on retrouve avec plaisir le style inimitable de l'auteur. Pourtant, ce n'est réellement qu'au milieu du livre (200 pages environ) que les choses deviennent palpitantes. Les découvertes s'enchaînent à un bon rythme et je ne pouvais plus lâcher le bouquin. J'étais entièrement happé par les aventures de Louis Antioche. Comme pour Les Rivières pourpres. Si la première moitié du Vol des Cigognes n'est pas exceptionnelle, la seconde l'est. Et je pèse mes mots. A ce jour, c'est mon deuxième livre préféré de Grangé. 
J'ai d'ailleurs appris aujourd'hui même que Canal+ était en train de l'adapter sous forme d'une mini-série de deux épisodes. Je pense sûrement la visionner, en espérant que ça ne sera pas un fiasco comme pour Les Rivières pourpres.

L'Empire des Loups - Jean-Christophe Grangé

Synopsis : Femme d'un haut fonctionnaire parisien, Anna souffre d'amnésie, d'hallucinations terrifiantes. Une psychiatre lui révèle alors qu'elle a subi une opération de chirurgie esthétique importante. Quand, où, pourquoi, de cela Anna ne se souvient pas...
Dans le Xe arrondissement de Paris, deux policiers sont chargés d'élucider les meurtres particulièrement horribles de trois Turques qui travaillaient dans les ateliers clandestins. L'un est un jeune inspecteur quasi débutant, l'autre un vieux routier du district, arraché à sa retraite.
Au coeur de l'enquête, "les loups gris", une organisation turque d'extrême droite, mêlée à tous les trafics, des tueurs impitoyables. Leur piste va croiser celle d'Anna qui, petit à petit, retrouve son passé dans les lambeaux de sa mémoire.

L'Empire des Loups est le Grangé que j'ai le moins apprécié. Alors certes je suis rentré vite dans l'histoire, mais cette dernière manquait de ce petit quelque chose qui rend chaque Grangé unique et inoubliable. La magie n'a pas opérée ici. Et pourtant, l'enquête des deux policiers est intéréssante, tout comme la quête de vérité d'Anna. Mais rien n'y a fait, les révélations, les rebondissements et la fin m'ont quasiment laissé de marbre. C'est dommage, mais tous les livres que je lis ne peuvent pas être tous bons. Je regarderai à l'occasion l'adaptation cinématographique, par curiosité.

Marche ou Crève - Stephen King


Synopsis : Mieux que le marathon... la Longue Marche. Cent concurrents au départ, un seul à l'arrivée. Pour les autres, une balle dans la tête. Marche ou crève. Telle est la morale de cette compétition... sur laquelle une Amérique obscène et fière de ses combattants mise chaque année deux milliards de dollars. Sur la route, le pire, ce n'est pas la fatigue, la soif, ou même le bruit des half-tracks et l'aboiement des fusils. Le pire c'est cette créature sans tête, sans corps et sans esprit qu'il faut affronter : la foule, qui harangue les concurrents dans un délire paroxystique de plus en plus violent. L'aventure est formidablement inhumaine. Les participants continuent de courir en piétinant des corps morts, continuent de respirer malgré l'odeur des cadavres, continuent de vouloir gagner en dépit de tout. Mais pour quelle victoire ?

C'est cet été, au détour d'une petite ballade, que ma cousine m'a parlé de ce livre. Marche ou Crève. Un titre laissant présager le pire, non ? Intrigué, je n'ai pas tardé à l'acheter. Et je ne l'ai pas regretté. Sitôt ouvert, le récit m'a englobé, imprégné et ne m'a plus lâché jusqu'à la fin. Et encore, même après l'avoir fini j'y pensais. J'y réfléchissais. Marche ou Crève, c'est un roman qui prend au tripes comme peu savent le faire. Marche ou Crève, c'est un roman qui bouleverse et interpelle chaque parcelle de notre esprit. Qui le malmène dans tous les sens sans discontinuer. Marche ou Crève, c'est un roman qui laisse une empreinte marquée au fer rouge dans la mémoire. Le souvenir d'un tel roman survit au temps et reste à jamais gravé dans la tête.

Le livre met en scène une dystopie aussi effroyable que fascinante. Certains moments sont assez durs, et l'auteur n'épargne pas au lecteur les détails crus. D'autres quant à eux donnent à réfléchir. Surtout lorsqu'on lit le livre affalé sur la plage, avec pour seule préoccupation le léger vent envoyant des grains de sables s'insinuer partout dans les affaires. Le rythme quant à lui est soutenu, même s'il arrive à un ou deux moments qu'il fléchisse légèrement. Au fil des pages, on apprend à connaître une bonne partie des participants. Immanquablement, on finit par s'y attacher, par les apprécier, et connaître à l'avance leur funeste sort est une chose troublante. On est triste de les perdre à l'avance. Voilà ce qui fait la force du livre. Voilà sa clef de voûte. Voilà ce qui marque si profondément. Rares sont les livres comme cela. C'était mon premier Stephen King, mais sûrement pas le dernier.

J'espère que ce billet vous a plu et vous a donné envie de découvrir certains des livres dont je vous ai parlé :).

samedi 18 août 2012

[Jeux vidéo] Rage a de quoi mettre en rogne

L'autre jour à la fnac je me suis pris pour une poignée d'euros Rage dont j'avais reçu de bons échos contre quelques mauvais. Curieux depuis un certain temps de savoir ce qu'avait dans le ventre ce FPS issu du fruit du travail des créateurs de Doom et Quake, je me suis dis que l'occasion était venue de l'acquérir. Je savais relativement peu de choses à son sujet quand je l'ai acheté. Les seules informations que je possédais étaient que l'univers du titre prenait place dans un monde post-apocalyptique et que la fin du jeu avait été très critiquée. Autant dire que je me suis jeté dans l'inconnu donc. Cette semaine, je l'ai terminé au bout de dix heures à peine avec de nouvelles certitudes. Premièrement, je sais maintenant pourquoi la fin a été autant blâmée. Deuxièmement, je me demande bien pourquoi il n'y a que la fin qui soit désapprouvée, et pas le début ou encore l'aventure en elle même. Car croyez-moi, il y a de quoi.



En 2029, un immense astéroïde baptisé Apophis menace de s'écraser sur notre belle planète Terre. Toutes les tentatives pour éviter la catastrophe ayant échouées, les instances internationales mettent alors sur pied un plan de seconde chance : le projet Arche. Celui-ci consiste à l'enfouissement dans les entrailles de la planète de capsules au sein desquelles sont cryogénisés des êtres humains avec tout le nécéssaire pour survivre. Néanmoins, face à l'urgence et manquant de moyens, le nombre d'arches est limité et seuls quelques chanceux ont le privilège d'y être admis. 
Un peu plus d'un siècle s'est écoulé quand votre arche vous sort de votre sommeil suite à un problème technique. Unique survivant de cette capsule, vous titubez jusqu'à la sortie pour découvrir un paysage dévasté où des vestiges de votre civilisation émergent de la terre, à moitié détruits, telle une végétation métallique ayant pour faune des mutants incroyablement repoussants qui crapahutent comme des singes, et des êtres humains parmi lesquels ceux qui ne vous tireront pas dessus à vue sont rares. Le décor est planté : bienvenue dans le Wasteland ! 

Dès les premières secondes du jeu, lorsque l'on sort en titubant de l'arche et que le soleil nous ébloui, j'ai cru me tenir devant Fallout 3. Chose qui n'est pas vraiment de bonne augure, étant donné que j'ai laissé tomber ce dernier au bout de deux heures de jeu à peine, lassé comme jamais. Cependant, il n'est pas rare de dire que les premières impressions sont souvent trompeuses. Et après tout, je n'allais pas abandonner un jeu seulement sous prétexte qu'il m'avait fait penser à Fallout 3. Je décidais donc d'oublier cette pensée et continuais la campagne. 
Après une première altercation face à deux bandits à la mine patibulaire, vous rencontrez votre premier allié. Sur le moment, vous pensez qu'il est un phare dans la nuit de votre ignorance, tant les questions comme "C'est qui/quoi c'est mystérieuse 'Autorité' qui semble avoir instauré un pouvoir dictatorial ?" ou "Pourquoi on veut me kidnapper sitôt réveillé ?" se bousculent dans votre tête. Mais non, votre sauveur vous laisse dans l'incompréhension la plus totale et vous envoie à droite et à gauche pour effectuer des missions dont personnes ne veut. Drôle de façon de traiter ses invités non ?

     
Après un tel impact, c'est logique que le paysage soit aussi chaotique. Ce qui est illogique, c'est que le scénario le soit aussi.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le scénario ressemble étonnamment au paysage environnant. A savoir terne, lassant, désordonné et très décousu. L'aventure prend du temps à se mettre en place. Dès le départ, vous êtes envoyés ici et là pour plomber des bandits et des mutants à tout va, sans trop savoir pourquoi, ni comment les choses ont pu autant dégénérer. Vous êtes lâchés dans un monde à la fois hostile et original, mais sans nulle indication ou information. Tout ce que vous devez savoir, c'est appuyer sur la gâchette de l'arme qui vous est fournie. Point barre. Le reste, aux oubliettes. Pendant près de deux heures de jeu, vous êtes réduit à faire d'incessants allers-retours à bord de votre buggy sur une parcelle de terrain équivalent à 2km2 à tout casser. Un début laborieux donc, et malheureusement, cela ne s'arrange pas beaucoup plus par la suite.

Passé le cap du petit campement au début du jeu, vous débarquez enfin finalement dans une ville. Ici, votre terrain de jeu s'agrandit considérablement, même s'il n'est toujours pas vraiment folichon. Hélas, la même routine s'installe. Vous partez botter l'arrière train aux bandits et aux mutants inlassablement, sans discontinuer. Puis, un beau matin, vous entrez dans la resistance. Là, vous vous dîtes que cela peut devenir un tantinet plus intéréssant, que certaines réponses vont être apportées et que les choses sérieuses commencent ! Cependant, vous déchantez très vite en vous rendant compte que seuls les ennemis ont changé. Les bandits & cie ont laissé la place aux soldats de l'Autorité. Légèrement plus coriaces, mais pas trop hein, parce que faudrait pas non plus énerver le joueur en le sortant de son train-train quotidien de mec congelé du passé invincible qui fait mordre la poussière à quiconque lui pointe une arme dessus. Ainsi, encore et toujours, vous multipliez les missions creuses et insipides, avec parfois une part d'information à la clé. La fin quant à elle arrive comme un cheveu sur la soupe, totalement inattendue et laissant un goût désagréable dans la bouche.

     Quel est le point commun entre un mutant et un soldat de l'Autorité ? Aucun des deux n'offre de grande résistance et de challenge.

Le gameplay quant à lui sauve un petit peu la mise. Il vous est possible de créer une multitude d'objets, allant du bandage tout bête au carreau d'arbalète, tout en passant par une tourelle d'attaque diablement efficace. Construire des objets est donc simple, bien pensé et intéréssant. Toutefois, avant toute chose, il vous faut posséder les plans de construction. Et ces derniers ne s'acquièrent que lors d'une transaction ou d'une fouille des cadavres de vos ennemis. Ainsi, après chaque escarmouche, procéder à une fouille en règle de la pièce et des corps encore tout frais de ceux qui, quelques instants plus tôt, tentaient de vous abattre, est nécéssaire si vous désirer étoffer votre arsenal. Celui-ci est d'ailleurs plutôt honnête, même si les armes mises à votre disposition n'ont rien de transcendantes et se révèlent être somme toute relativement classique, certains affrontements au fusil à pompe ou à l'arbalète (pour ne citer qu'eux) ont de quoi ravir. Malencontreusement, ces moments sont beaucoup trop rares.

Autre point du gameplay : la conduite. Pour vous déplacer dans le Wasteland, vous avez besoin d'un véhicule. Buggy, quad, cuprino,...la liste n'est pas longue mais a le mérite d'être plutôt variée en fonction de ce que vous recherchez. Bien évidemment, étant donné que les bandits rôdent partout tels des vautours assoiffés de sang, armes et systèmes de défenses en tout genre vous sont indispensables si vous ne souhaitez pas avoir recours à la dépanneuse. Ainsi, mitraillettes, roquettes tête chercheuse, mines, boucliers, canon à énergie, turbo, et moult autres moyens de rouler en toute quiétude vous sont proposés. Les petites course-poursuites apportent régulièrement un vent de fraicheur et représentent de vrais moments de plaisirs. Mais ce type d'équipements ne se monnaye que contre des certificats de course. Or, vous récoltez ces derniers en détruisant pour le barman du coin des voitures ennemies, ou en participant aux courses locales. Parmi elles, vous avez le choix entre des conte la montre, des courses-roquettes (tout est dans le nom) ou encore des capture de position, où le premier à avoir passé un certain nombre de points de contrôle gagne. Autant vous prévenir tout de suite, toutes ces courses ne représentent aucune grande concurrence et s'avèrent être particulièrement rébarbatives au bout de quelques unes.

     
Sécuriser les routes en détruisant des véhicules bandits et remporter des courses vous permettent de gagner de l'argent et des certificats de courses.

Au final, Rage n'a pas grand chose pour lui. Un scénario éventé, voire quasi-inexistant, des affrontements dénués de défi, des graphismes pas très resplendissants, et un multi-joueur anecdotique sont les quatre piliers branlants qui soutiennent le titre. Le potentiel certain du jeu n'a hélas pas été exploité par l'équipe d'Id Software, à notre grand désarroi. Ainsi, Rage est un FPS médiocre avec une fin honteuse, laissant dans la bouche un arrière goût très prononcé de déception et de bâclage. Dommage.

Je suis content de ne pas l'avoir payé très cher, car sinon je l'aurais franchement regretté ! :)

mardi 31 juillet 2012

[Jeux vidéo] Max Payne s'offre un retour digne d'une Rockstar

Max Payne. A chaque fois que j'entends le nom de ce jeu d'action que je le lis, il résonne en moi. Tel un écho du passé. Et il en va de même pour pléthore de joueurs. Seulement voilà, pour moi c'est différent car voyez-vous, je n'ai jamais fais les deux premiers titres de cette franchise, étant beaucoup trop jeune pour ce genre de jeux à l'époque où ils sont sortis. Néanmoins, je me souviens de mon frère aîné, installé devant l'ordinateur, en train d'y jouer, moi le regardant de temps à autres lorsque ce n'était pas trop violent (quand bien même, je n'y comprenais rien de toute façon). Mais ce qui m'a marqué, ce qui a fait que ce nom, Max Payne, ait pu subsister au travers du temps dans mon esprit était l'engouement de mon frère pour ce jeu. Tout ce dont je me souviens, c'était qu'il l'avait adoré. Depuis, je m'étais fais comme promesse de découvrir cette série, qualifiée de mythique par moult personnes. Et c'est ce que j'ai fais en faisant Max Payne 3. 


Max Payne est le parangon même du type qui n'a plus rien à perdre, qui vit au jour le jour. Ex-flic new-yorkais, alcoolique endurci et défoncé aux antalgiques jusqu'à la racine des cheveux, Max Payne a des allures de poète maudit. Sa vie sentimentale, personnelle a tragiquement basculé du jour au lendemain quand deux voyous drogués ont brutalement assassiné sa femme et sa petite fille. Dévasté, le bonheur et la chance l'ont quitté à jamais pour laisser la place à la vengeance et l'acharnement. Pourtant, il réussit toutes les missions, aussi suicidaires puissent elles être, qu'il entreprend. D'un côté épave ambulante qui n'entraîne que chaos et désespoir sur son chemin, de l'autre homme d'action hors pair, artiste des armes qui survit là où un autre mieux luné aurait péri. La mort n'est pas prête à accueillir Max Payne, bien qu'elle l'accompagne où qu'il aille. Plus qu'atypique, Max Payne est donc de ces protagonistes qui nous présentent certains des versants les plus sombres de la vie. Et le vieux Max le fait à merveille, au détour d'un bon verre de rhum précédant une fusillades sanglantes ponctuée de shoots aux analgésiques. Jouissant d'une personnalité hors normes, Max Payne est un personnage marquant, que l'on n'oublie pas de sitôt, offrant une expérience de jeu unique en sa douce compagnie.

L'immersion se fait d'entrée de jeu. Dès les premières minutes, une information capitale nous est donnée : Max Payne 3 est un jeu d'actualité et réaliste au niveau de son scénario, rythmé par une narration irréprochable et savamment réalisée. Quelques instants plus tard, on peut déjà supposer une seconde chose (qui sera vérifiée tout au long de l'aventure) : Max Payne est un véritable aimant à emmerdes. Cet homme las, cette coquille vide qui s'efforce à s'auto-remplir d'alcool à longueur de journée, attire les pires embrouilles, les échauffourées les plus sanglantes comme il respire. C'est sa nature profonde depuis qu'il a tout perdu à New York. Et sa reconversion en garde du corps offrant ses services au plus offrant - chose qu'il aime appeler sa retraite"- à São Paulo ne vas pas y changer grand chose. Chargé de protéger la famille d'un riche magnat de l'immobilier, Rodrigo Branco, en compagnie de son collègue, Raul Passos, c'est sa dernière chance pour fuir son passé. Mais la situation dégénère et ce cher Maxou se retrouve seul dans les rues d'une ville étrangère, à la recherche de la vérité. Il va alors devoir se battre pour échapper à cette situation impossible, qui le caractérise à merveille.

    
Max Payne est de ces hommes à la mine patibulaire qui préfèrent d'abord tuer pour ensuite interroger tranquillement.

L'aventure, divisée en 14 chapitres, a de quoi occuper pendant une bonne dizaine d'heures, car le challenge est au rendez-vous, même en mode normal. Certains chapitres se présentent sous la forme de flashbacks, nous aidant à comprendre comment ce bon vieux Max a finit par quitter les rues sombres et les bars crasseux de New-York pour poser ses maigres valises à São Paulo et écumer les boîtes de nuits branchées de cette ville aussi ensoleillée que corrompue. Ces flashbacks interviennent généralement lors des quelques moments de lucidité de Max où, légèrement moins bourré, il se rend compte de l'ampleur d'évènements longtemps après qu'ils se soient déroulés. Ceci étant, notre bonhomme est honnête avec lui même quand il dit par exemple "Je ne suis pas au bord du gouffre. Je suis déjà au fond." et décide de se reprendre en main. On observe ainsi une évolution du personnage, habilement menée, car elle se fait progressivement, par à coups, lui permettant de ne pas arriver brusquement et de manière imprévisible tel un cheveu sur la soupe. 

Max Payne 3 est un jeu intelligent. Intelligent car dans les moments où vous pouvez être en difficulté et où vous ne cessez de mourir, le jeu s'adapte à votre niveau présent et vous donne de quoi surpasser cet instant pour pouvoir souffler un peu. Cela se présente de manière générale par un renflouement de votre réserve de médicaments. Subtil et bien pensé, ce stratagème démontre que Max Payne 3 n'est pas un jeu qui vous prend par la main. A cela s'ajoute une IA compétente qui vous mène la vie dure. Le mode de jeu "Minute New-Yorkaise", consistant à refaire les chapitres avec un compte à rebours d'une minute (chaque ennemis tués redonne quelques secondes) est un cadeau de plus pour les amateurs de défi et de challenge car pour y arriver, il faut se surpasser. D'autant plus que quand les chapitres sont un peu longs, l'erreur est à prohiber car en cas de mort, c'est retour à la case départ. Seuls ceux qui se montreront aussi acharné et suicidaire que Max y arriveront à bout.

    
Mélancolique et rongé par le chagrin, Max Payne noie son désespoir dans l'alcool, les analgésiques et le sang des malfrats qu'il descend.

L'âme perdue qu'est Max Payne nous entraîne dans une véritable descente aux enfers au coeur de São Paulo, théâtre de complots, de rivalités, de vengeances et d'atrocités en tout genre. Une narration géniale, des dialogues recherchés, une ambiance sombre et un scénario réaliste ponctué de moult péripéties et de rebondissements digne d'un grand polar sont les maîtres mots de ce TPS de Rockstar. Quant au personnage de Max Payne, désespéré, anéanti, aux allures de poète maudit vivant au jour le jour, attendant que la mort vienne le cueillir, c'est la force du titre. Son âme. Sa clef de voûte. Doté de solides arguments, Max Payne 3 est un jeu qui en a dans le ventre et qui a de quoi conquérir les foules. Un de mes jeux de l'année, c'est indéniable.


jeudi 19 juillet 2012

[Coups de coeur] The Killing, une série pas comme les autres

Il y a des séries qui vous empoignent, qui vous font voyager et qui ne vous laisse pas indifférent. Leur force est tellement puissante que vous devenez vite dépendant, dévorant chaque instant avec une furieuse volonté de connaître la fin. Néanmoins, cette volonté est teintée bien souvent d'une crainte que cela ne se termine trop vite. Torrents d'émotions et océan d'obsession sont ce qui découlent de ces séries, malheureusement trop peu nombreuses. The Killing, avec son atmosphère si particulière, en fait partie. Sombre. Pluvieuse. Profonde. Un de mes plus grands coups de coeur en terme de séries, rivalisant même avec ce bon vieux Dexter et Homeland, que j'aimerais vous faire découvrir aujourd'hui. Croyez-moi, elle vaut le détour.


Synopsis : A Seattle, sur fond de campagne électorale, les inspecteurs Sarah Linden et Stephen Holder enquêtent sur le meurtre d'une adolescente, Rosie Larsen. Son corps a été découvert mutilé dans le coffre d'une voiture de campagne de Darren Richmond, conseiller municipal et candidat face au maire sortant. Peu à peu, le duo atypique cernent la personnalité de Rosie tandis que les masques tombent parmi ses proches.

Jeudi dernier, je partais pour cinq jours chez de la famille. Le trajet n'étant pas court, il me fallait quelque chose en plus de mes bouquins pour passer le temps. Il me fallait une série. C'est ainsi que je suis tombé par hasard sur The Killing. Après avoir lu le synopsis, je me suis pris la première saison, sans vraiment savoir précisément dans quoi je mettais les pieds mais de toute façon, même si je n'accrochais que moyennement, elle me ferait au moins passer le temps. Jeudi matin, aux alentours de 9h30, après déjà 1h de trajet, je me suis lancé dedans. Jeudi matin, j'ai commencé une série captivante, unique et qui frappe fort, très fort. Jeudi matin j'ai commencé The Killing, une série que je ne risque pas d'oublier de si tôt, je vous l'assure.

Le première saison s'ouvre sur un double épisode. Dès le départ, le décor est planté. Une Seattle grise, terne, plongée dans un automne où la pluie est omniprésente, tantôt par averses diluviennes, tantôt par bruines semblant pétrifier l'air. Oppressante. Morose. Dramatique. L'ambiance qui enveloppe la série est comme un cocon. Dure, mais d'une incroyable finesse, renfermant un papillon d'une beauté aussi renversante que tragique. Ce dernier représente ainsi le scénario, avec ses dialogues, ses protagonistes et ses mises en scènes très réussies. L'enquête que mènent Sarah Linden, flic sur le départ mais qui se résigne à rester jusqu'à ce que le coupable soit appréhendé, et Stephen Holder, son remplaçant, est riche en révélations, action et scènes où les deux personnages, diamétralement différents, se rapprochent l'un de l'autre. Au fil des épisodes, les deux inspecteurs vont peu à peu cerner la personnalité de Rosie tandis qu'ils apprennent à mieux se connaître eux-mêmes. Ce qu'ils veulent, réfléchir sur leur propre vie, leur raison d'être.

     
Sarah Linden et Stephen Holder, interprétés respectivement avec brio par Mireille Enos et Joel Kinnaman.

Parallèlement, nous suivons également le triste quotidien de la famille Larsen, accablée par le chagrin et le désespoir. Au fur et à mesure, cette famille va devoir encaisser les retombées médiatiques du drame. D'autant plus qu'ils vont se rendre compte qu'ils ne connaissaient pas si bien que ça leur chère "baby girl". Plusieurs instants, dénués de paroles, sont chargés en émotions, et le brillant jeu des acteurs nous émeut à maintes reprises. 

Enfin, dernière strate de l'ensemble : l'élection municipale. A partir du moment où la victime va être retrouvée dans le coffre d'une des voitures de la campagne de Darren Richmond, candidat opposé au maire sortant, lui et son cercle de collaborateurs vont être liés à ce sinistre meurtre, pouvant mettre en péril son élection. Ainsi, loin d'être un cas isolé, le meurtre de Rosie Larsen va accaparé l'attention de la ville entière pendant de nombreux jours. De fil en aiguille, de suspects en suspects, la première saison se termine sur un cliffangher aussi surprenant que magistral, ne donnant qu'une envie au spectateur : découvrir au plus vite la suite dans la deuxième saison. 

Riches en moments intenses, The Killing est loin d'être linéaire et monotone. Bien au contraire, le rythme est soutenu tout au long de la saison. Aucun temps mort n'est à déclarer, les évènements s'enchaînent facilement et logiquement. Une chose est sûre : les scénaristes aiment jouer avec le spectateur en le faisant douter à moult reprises. Avec The Killing, nous sommes bien loin d'une série policière ordinaire où les enquêtes sont résolues en un épisode. Ici, c'est progressif, long, réaliste. Plus on avance dans la série, mieux on cerne les différents protagonistes. On finit par les connaître, devinant parfois à l'avance certaines de leurs réactions. The Killing bénéficie d'une grande profondeur.

    
Broyant du noir, la mère de Rosie Larsen est tourmentée. Darren Richmond quant à lui tente de ne pas perdre l'élection, tout en restant intègre face à ces évènements.

Si je devais décrire The Killing en quelques phrases ce serait : Voilà une série pas comme les autres, qui vous prend à la gorge, sans prévenir, et qui ne vous laisse aucun répit jusqu'à la fin. Prenante, happante, transcendante, cette série est une fleur magnifique aux racines sombres et pluvieuses. Dirigée d'une main de maître, extrêmement bien ficelée, l'intrigue ne souffre d'aucun temps mort. Le jeu des acteurs est efficace. Cette tragédie les change tous progressivement et leurs émotions sont palpables, tout comme la tension quasi omniprésente. Au final, The Killing est un immense coup de coeur. Un coup de coeur comme je n'en vois que trop rarement. J'espère donc vous avoir donné envie de découvrir cette série par vous même, qui, croyez-moi, vaut largement le détour !


samedi 7 juillet 2012

[Lecture] Jean-Christophe Grangé, un écrivain de génie

Il y a deux ou trois mois, ma cousine m'a prêté deux thrillers (genre que j'affectionne tout particulièrement) de Jean-Christophe Grangé, écrivain français je ne connaissais absolument pas. Cependant, j'ai découvert par la suite qu'il était l'auteur des Rivières Pourpres, du Concile de Pierre ou encore de L'empire des loups, livres ayant bénéficié chacun d'une adaptation cinématographique que je ne connaissais que de nom mais dont j'avais entendu de bons échos. Après avoir délaissé quelques semaines ces deux livres sur ma table de chevet, j'ai décidé un soir d'en commencer un. C'est ainsi que j'ai choisi par hasard Le serment des limbes et que j'ai découvert un auteur brillant, doué d'une imagination débordante, d'un style d'écriture unique et savant jouer avec son lecteur jusqu'au dernier chapitre. Le premier livre m'ayant tellement plu, j'ai embrayé directement avec le second, La forêt des mânes. Toujours la même profondeur. Toujours la même magie. Toujours la même force d'écriture. 


Jean-Christophe Grangé est un auteur talentueux. C'est indéniable. Et cela, on s'en rend compte au moment même où l'on ouvre un de ses livres. En toute honnêteté, je suis rentré dans l'histoire de ces deux ouvrages dès leur première phrase. Lecteur assidu depuis longtemps, je peux vous assurer que ce phénomène ne m'est arrivé qu'en de très rares occasions. Les deux intrigues que j'ai pu lire pour l'instant de cet écrivain sont savamment ficelées et intelligentes. Abordant des thèmes comme la religion, l'évolution des moeurs dans notre société, les EMI, le cannibalisme ou encore la socialisation primaire puis secondaire effectuée chez l'enfant, Jean-Christophe Grangé propose à ses lecteurs des oeuvres jouissant chacune d'une grande profondeur, aussi bien dans le contexte que dans le contenu. Chaque livre propose un univers unique, auquel on s'adapte sans nulle difficulté, et qui nous happe sans efforts de la première à la dernière ligne. On y entre avec une étonnante facilité, mais on en sort difficilement avec un arrière-goût de manque tant le désir d'y rester est fort.

Un autre point qui démontre la force de l'auteur : la diversité. La diversité des protagonistes, des lieux, des intrigues, du cadre spatio-temporel et des émotions. Lorsqu'on lit deux romans d'affilées d'un même auteur, coup sur coup, il arrive que le deuxième lasse et qu'il se retrouve délaissé sur la table de chevet à prendre la poussière. La faute au style d'écriture, à certains détails qui nous insufflent une impression de déjà vu, de répétition. Personnellement, cela m'est déjà arrivé avec Maxime Chattam. Or, je n'ai en aucun cas ressenti cela avec Jean-Christophe Grangé. Tout simplement car sa façon d'écrire est mouvante. Bien sûr, certains mécanismes telles que les phrases minimalistes se résumant à un seul mot sont présents dans les deux livres et aident à caractériser l'auteur, mais d'autres changent d'un roman à l'autre. Cette capacité nous donne alors l'impression d'une pluralité dans la façon d'écrire qui n'est pas désagréable, permettant au contraire aux différents ouvrages ne pas souffrir d'une quelconque redondance.

Synopsis : Quand Mathieu Durey, flic à la brigade criminelle de Paris apprend que Luc, son meilleur ami, flic lui aussi, a tenté de se suicider, il n'a de cesse de comprendre ce geste. Il découvre que Luc travaillait en secret sur une série de meurtres aux quatre coins de l'Europe dont les auteurs orchestrent la décomposition des corps des victimes et s'appuient sur la symbolique satanique. Les meurtriers ont un point en commun : ils ont tous, des années plus tôt, frôlé la mort et vécu une «Near Death Experience». Peu à peu, une vérité stupéfiante se révèle : ces tueurs sont des «miraculés du Diable» et agissent pour lui. Mathieu saura-t-il préserver sa vie, ses choix, dans cette enquête qui le confronte à la réalité du Diable ?
Premier roman de Grangé que j'ai lu. Première claque de Grangé que j'ai reçu. A l'instar de Maxime Chattam, Grangé n'épargne pas les détails morbides et nous livre moult descriptions détaillées des cadavres que Mathieu Durey rencontre au gré de son enquête. Immersion d'une facilité déconcertante, identification au flic très catholique, fumeur et au passé tumultueux automatique et narration rythmée ponctuée de retournements de situations pas toujours convenus sont les trois critères qui font la force de livre. Avec un mysticisme très marqué et des allusions au Malin qui sont légion, Grangé cogne fort, très fort. Le livre est par ailleurs très documenté, ce qui ne fait qu'agrandir la profondeur de l'oeuvre et on voyage beaucoup. De Paris à la france profonde, on passe à Rome, le Vatican ou encore l'Afrique. Le serment des limbes est un polar parfaitement réussi dont l'on a du mal à décrocher.

Synopsis : Jeanne Korowa, juge d’instruction au TGI de Nanterre, soupçonne son petit ami, Thomas, de la tromper. Abusant de son autorité, elle place sur écoute le psychanalyste de Thomas pour écouter ses séances et connaître la vérité. Recevant chaque soir ces enregistrements, elle se prend au jeu et écoute les séances de tous les patients. Jusqu’à surprendre un mystérieux visiteur, à l’accent espagnol, dont le fils autiste subit de terribles crises, peut-être meurtrières. Jeanne ne va pas tarder à comprendre que ce fils est sans doute le tueur cannibale qui terrifie Paris et sur lequel enquête son voisin de bureau, François Taine. Malheureusement, elle ne peut parler de ses écoutes illégales à personne... Après la mort de Taine, Jeanne va prendre l’enquête en main, totalement hors-la-loi. L’aventure la mènera au Nicaragua, au Guatemala puis au fond des lagunes d’Argentine, sur la piste d’un traumatisme préhistorique qui pourrait révéler l’origine de la violence chez l’homme.
Commencé presque aussitôt après avoir refermé Le serment des limbes et fini il y a tout juste deux jours, La forêt des mânes fut ma seconde claque de la part de Grangé. Ici, c'est la psychanalyse qui fait office de clé de voûte du roman, avec notamment la mécanique du père de Freud. Jeanne Korowa et Mathieu Durey ont beau être diamétralement différents, ils ont un point commun : leur façon de vivre. Tous deux sont en quelques sortes "déconnectés" de la société et agissent selon leur intuition, leurs propres règles. Tous deux ont leurs propres traumatismes, leurs propres buts. Et c'est ainsi que passer de l'un à l'autre se fait sans anicroche. Encore une fois, l'auteur ne nous épargne pas les descriptions des scènes de crimes, ici particulièrement sauvages et violentes. Grangé joue avec son lecteur jusqu'au bout et rythme son ouvrage à l'aide de retournements de situations qui laissent bien souvent pantois et décontenancé. Encore une franche réussite, qui se lit avec intérêt.

Au final, Jean-Christophe Grangé est un écrivain à découvrir, à lire, et surtout, à apprécier. En deux livres seulement, il s'est octroyé une place de choix parmi mes auteurs de thrillers favoris. Talentueux, fin, subtil, érudit, Grangé est de ces romanciers qui nous tiennent en haleine et qui jouissent d'un formidable style d'écriture. Je n'ai qu'une hâte : lire d'autres ouvrages rédigés par lui et voir les adaptations cinématographiques de ses livres.
J'espère que cet article vous a plu et que l'envie de découvrir certains thrillers de Grangé vous est venue en le lisant. Si c'est le cas, alors j'en serai plus que ravi ! Et si vous le connaissiez déjà, j'attends avec impatience vos opinions le concernant.

lundi 18 juin 2012

[Jeux vidéo] Resistance 3, le revers de la médaille

Resistance 2, un des mes premiers jeux sur ps3, m'avait laissé une assez forte impression. De ce fait, je me devais de faire le troisième opus qui s'annonçait aux vues des trailers (notamment celui-ci) plutôt mâture et finement réalisé. C'est ainsi qu'à noël dernier, je l'ai offert à mon frère, pour ensuite le faire intégralement en coopération avec lui. Je me souviens avoir d'une part ressenti une légère pointe de déception car je dois dire que je m'attendais à un peu mieux, et d'autres part du contentement étant donné que nous nous étions bien amusés dessus. 
Vous vous demandez sûrement peut-être pourquoi je ne vous parle de Resistance 3 que maintenant, alors que j'aurais logiquement dû le faire il y a déjà six mois ? La réponse est toute simple : la semaine dernière j'y ai rejoué (tout seul cette-fois ci néanmoins) et, comment dire... ? Mon opinion aujourd'hui est diamétralement opposée à celle d'il y a quelques mois. Ainsi, je vous propose un test de Resistance 3 où j'évoquerai mes deux points de vues assez différents.



A deux c'est rigolo...

Si le scénario de Resistance 3 en lui même n'est pas forcément transcendent, je conserve malgré de tout de bons souvenirs de la campagne que j'avais faite en coopération avec mon frère. Effectivement, je me rappelle que par moments nous en avions bien bavé, ce qui nous obligeait à élaborer certains plans d'attaques à l'instar de "Bon, y'en a marre de ces chimères à la noix, on fonce dans l'tas à trois, deux, un, Géronimoooooo !" ou alors "Tu vas à gauche, moi à droite et on leur rend la monnaie de leur pièce à ces  saletés de bestioles !". Fins stratèges que nous étions, nous finissions toujours au bout d'un certain temps à nous débarrasser de toutes les Chimères, même si, dans le feu de l'action, nous y allions un peu trop au feeling. De ce fait, il était récurrent que l'un de nous trépasse, l'autre devant alors courir et prendre son courage à deux mains pour aller le réanimer, malgré les attaques de l'ennemi. 

Quoiqu'il en soit, même si nous sommes mort un nombre incalculable de fois durant cette partie, le fun et le plaisir étaient là. Et c'est ça l'essentiel. Parfois, une légère touche de stress venait également ponctuer le jeu, à l'image de la toute dernière mission, dans la toute dernière salle. Si mes souvenirs sont corrects, c'était un des moments où nous n'avons eu pas trop de mal à nous en échapper. Cependant, ce fut pour moi un des instants les plus stressants du jeu. Tout simplement parce que la salle était sens dessus-dessous. Les tirs fusaient de partout, les ennemis étaient légions. Au moment où nous avions compris ce qu'il fallait faire et que nous nous organisions un tant soit peu, les chimères arrivaient inlassablement par dizaines. Les balles sortaient à toutes vitesse de nos armes, la jauge de vie diminuait à vue d'oeil. Les munitions se faisaient rares, l'intensité du combat ne faisait que décupler. Alors que tout semblait perdu, alors que nous croyions périr encore une fois et devoir recommencer ce combat acharné, une explosion survient. Les chimères disparaissent, annihilées. Une vague de soulagement nous traverse : nous avions fini le jeu. 

Mon ressenti après avoir fini une première fois Resistance 3 tenait en deux mot : sympathique mais...
Sympathique grâce à son mode coopération, à ses armes recherchées et jouissives et à ses missions aussi variées que difficiles (à deux joueurs il y a deux fois plus d'ennemis qu'en solo). Le "mais..." signifie que malgré tout, j'attendais plus de ce jeu. Et surtout, j'étais dégoûté du fait qu'il possède un code à usage unique pour le mode multijoueur. Mais bon, on ne peut pas tout avoir non plus dans la vie et au final, Resistance 3 m'avait laissé un bon, voire très bon souvenir. Hélas, je ne peux pas en dire autant vis à vis de mon second avis qui date de la semaine dernière.

    
En coopération, l'imposante chimère de droite semble avoir une nette préférence pour celui qui a le moins de vie. Normal.

...tout seul ça l'est moins

C'est donc avec ces souvenirs positifs en tête que j'ai recommencé six mois plus  tard (soit il y a deux semaines environ) Resistance 3. Au début, pas de problème, le plaisir de renouer avec ces tendres et amicales chimères est au rendez-vous. Seulement, les premiers signes d'ennui et de monotonie sont apparus vers le milieu du jeu. Les moments où mon frère et moi avions peiné à nous débarrasser de nos ennemis avaient perdu toute leur saveur de par la totale absence de défi ou de challenge. Il n'y a pas de place pour une quelconque stratégie montée à la va-vite ou pour une entraide quand vous jouez en mode solo à la campagne de Resistance 3. Vous êtes seul, et pourtant, il ne vous suffit qu'à foncer dans le tas, à tirer balle après balle sans relâche jusqu'à que tous les ennemis soient à terre. 
Amusant au début. Lassant à la fin.


Au final, c'est toujours le même refrain. Même les armes aussi nombreuses que recherchées sont ineficaces face à l'ennui qui gagne inlassablement du terrain, mission après mission, combat après combat, balle après balle. Toutefois, je le concède, j'espérais secrètement qu'à la toute dernière mission (évoquée plus haut) une vague de sensations me submerge et nettoie la rive de mon ennui pour laisser place à celle du plaisir. Mais que nenni. Je l'ai traversé sans presque aucune difficulté. Rien de ce que je n'avais ressenti six mois auparavant n'était présent mis à part le soulagement. Seulement, ce dernier est ici à connotation plutôt négative étant donné qu'il exprime mon contentement d'avoir enfin fini ce jeu répétitif et moyennement intéréssant. 

    
Deux bons, voire très bons, moments de la campagne. Comme quoi, même en jouant tout seul, tout n'est pas ennuyeux !

Conclusion

En fin de compte, je conserverai deux visions de Resistance 3 : la première, franchement plaisante et mémorable grâce à un mode coopération aussi bien pensé que jouissif ; et la seconde, mi-figue mi-raisin en raison de la monotonie qui allait crescendo. En tout cas, à mon humble avis, Resistance 3 est un jeu à faire en coopération. C'est comme cela que l'expérience de jeu peut être poussée à son paroxysme, et pas autrement. 
Ainsi, malgré ses efforts, Resistance 3 est moins bon selon moi que son aîné au niveau du scénario mais aussi au niveau du plaisir que l'on en retire. Cependant, il faut reconnaître que le troisième volet de la saga d'Insomniac Games en met plein la vue avec ses cinématiques soignées et finement orchestrées.
Pour conclure ce premier article sur les jeux vidéo, si l'envie vous prend de jouer un jour à Resistance 3, un conseil : faîtes-le avec quelqu'un, l'expérience de jeu en sera indubitablement meilleure, croyez-moi !